NUMERIA : faciliter l’accès à l’intelligence artificielle pour les PME

25 janvier 2023

Depuis son lancement en septembre 2022, le programme NUMERIA vient en aide aux PME afin de les accompagner dans la réalisation d’un premier projet d’intelligence artificielle (IA). Créée par le Centre de Recherche Informatique de Montréal (CRIM), cette initiative permet aux entreprises d’y voir plus clair en matière d’IA, un domaine qui soulève de nombreux questionnements. CScience s’est entretenu avec Mathieu Barreau, le directeur, affaires, communication et partenariats au CRIM, pour mieux vous informer quant aux visées et retombées concrètes du programme.

Qu’est-ce que le programme NUMERIA ?

NUMERIA est un programme d’accélération pour l’adoption de l’intelligence artificielle, qui s’adresse majoritairement aux PME.

Quels sont les trois différents volets du programme ?

La genèse du programme est venue d’une étude sur les freins à l’adoption de l’intelligence artificielle. Partant de ce point-là, on a voulu répondre à trois problématiques. D’abord, il y a l’accès à la connaissance : aujourd’hui, quand on est une PME, c’est très difficile d’avoir accès à la connaissance qui est scientifique ou liée à la recherche autour de l’intelligence artificielle. Il y a aussi la question de la pénurie de main-d’œuvre, qui est une problématique importante dans notre industrie, et, enfin, il y a probablement un manque de préparation préliminaire chez certaines entreprises avant de se lancer dans un projet.

« Vous pouvez avoir besoin de consulter un expert en intelligence artificielle pour savoir ce que pourrait faire l’IA dans votre compagnie. Vous voulez peut-être avoir accès à un professionnel de l’IA pour confirmer une idée, un projet, ou confronter un petit peu votre projet. On vient encadrer cette réflexion. »

Mathieu Barreau, directeur, affaires, communication et partenariats au CRIM.

Indépendantes, ce sont les trois dimensions que nous ciblons et abordons. Vous pouvez avoir besoin de consulter un expert en intelligence artificielle pour savoir ce que pourrait faire l’IA dans votre compagnie. Vous voulez peut-être avoir accès à un professionnel de l’IA pour confirmer une idée, un projet, ou confronter un petit peu votre projet. On vient encadrer cette réflexion.

Quel type d’entreprises peut bénéficier du programme NUMERIA ?

Mathieu Barreau. (Photo : LinkedIn)

Il n’y a pas une industrie qui est plus visée qu’une autre. Nous aidons souvent des industries qui sont en croissance et qui ont besoin de réponses agiles, rapidement. Il y a une notion d’agilité, de réactivité qui entre en ligne de compte. Je dirais que le programme a été conçu dans cet esprit : il est accessible, léger, cible l’essentiel, est personnalisé (sur mesure), et les entreprises adorent ça.

Pour être admissible au programme, une entreprise a-t-elle des critères à remplir ?

Tout dépend du volet dont on parle. Si l’on parle du volet 2, pour avoir accès au mentorat, il faut évidemment des connaissances minimales en mathématiques, en logique, en informatique, ou avoir une bonne culture scientifique. C’est grâce à cette base que l’on peut accompagner quelqu’un, développer ses connaissances et surtout, son savoir-faire.

En quoi l’intégration de l’IA peut-elle être une aide concrète pour une PME ?

D’abord, l’intégration de l’intelligence artificielle peut permettre de gagner en productivité, en compétitivité, pour automatiser des choses, etc. Elle peut aussi aider à pallier le problème de main-d’œuvre que l’on peut rencontrer dans le cas de certains postes.

Un autre aspect dont on ne parle pas assez est la création d’un environnement de travail augmenté par l’IA à des fins de rétention du personnel. Il est en effet beaucoup plus agréable de travailler dans un environnement de travail automatisé, amenant un certain confort, que dans un espace de travail qui en est exempt.

Avant de se lancer dans un projet d’IA, il faut se poser la question suivante : « est-ce que mon besoin est couvert par une solution commerciale ? » À ce moment-là, il y a des prestataires de service en IA qui auront des solutions toutes faites. Ou encore, « est-ce que mon besoin est vraiment spécifique au point de m’orienter vers un centre de recherche comme le CRIM pour développer une solution sur mesure ? »

Quelles sont les réactions des gens que vous avez aidés depuis le lancement en septembre dernier ?

Ce qui les séduit est l’aspect simple et accessible. On va à l’essentiel et on répond vraiment à l’attente de l’entreprise. Par exemple, encore cette semaine, j’étais en tête à tête avec un client potentiel qui a une belle idée, mais qui ne sait pas par où commencer et qui veut parler à quelqu’un sans se laisser influencer par le langage commercial. Dans ces cas-là, il faut avoir des échanges vulgarisés, en toute confiance, avec un professionnel qui donnera l’heure juste, sans forcément articuler la discussion autour des gros enjeux commerciaux.

Selon vous, pourquoi les entrepreneurs hésitent à investir en intelligence artificielle ?

Je pense que notre rapport à l’IA est biaisé, en fait. Si, au départ, on se dit que l’intelligence artificielle n’est pas faite pour soi, qu’elle n’est que pour les grandes entreprises, on s’encombre d’un biais de perception.

Un autre biais que beaucoup de personnes présentent, à l’inverse, est de penser que l’intelligence artificielle peut tout faire. Il y a une juste mesure à trouver entre les deux. Ce qui est sûr, c’est qu’à partir du moment où l’on à des défis de productivité et de compétitivité à relever, et que l’on a envie de prendre de meilleures décisions, l’intelligence artificielle est une solution à considérer.

*Article rédigé par Roxanne Lachapelle et publié sur CScience le 25 janvier 2023.

Mots-clés

Partager sur vos médias sociaux

Group 2Created with Sketch.
button upCreated with Sketch.

Abonnez-vous à notre infolettre

*Champs requis

Hidden